Editorial de KILEBA: Prendre la juste mesure

Editorial de KILEBA: Prendre la juste mesure

Une question taraude les esprits : alors que se termine le mandat de Félix Tshisekedi et se pofilent à l’horizon de nouvelles élections, est-ce que le Congo-Zaïre perçoit l’horizon de son avenir? Ou en des termes plus simples, ce pays a-t-il vraiment un avenir lisible? Du haut de leur suffisance et de leur arrogance, les “Talibans” du pouvoir, bien repus par leur présent fastueux, se moquent même de la question alors que la majeure partie des Congolais la perçoivent comme une question existentielle.

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Toutefois, dans le silence de leur for intérieur, les uns et les autres redoutent l’interrogation avec angoisse. A mesure qu’approche l’échéance annoncée du scrutin de fin mandat, on laisse libre cours à tous les schémas, du plus néfaste au plus élaboré. Du coup, revoici sur la table le schéma très prisé de la classe politique congolaise, à savoir celui d’un dialogue assorti de la promesse d’une transition.

Les invétérés du dialogue, inaptes à la loi démocratique de la votation, aptes à la compromission, après avoir revêtu pour un temps le costume de la démocratie, sont désormais prêts à se ruer sur le pays pour l’emprisonner sous leurs fourches caudines. Le Congo-Zaïre ne les a jamais intéressé, le Congo-Zaïre c’est eux. Tant que leurs problèmes seront pris en compte, leurs positions assurées, le pays va bien. Et pour maintenir le pays dans un étourdissement collectif, ces esprits obtus ont anesthésié toute la réflexion sur l’avenir, les choix possibles.

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Face à la menace de disparition de la nation congolaise, l’engeance dominante n’a que le choix des élections qui se résument, en réalité, à l’accès ou au maintien au pouvoir et aux avantages qu’il procure, sans possibilité d’une remise en question fondamentale. Avec deux provinces en moins, peut-être trois demain, voire quatre ou cinq, qui sait? quelle folie furieuse de croire que les élections rameneraient dans le giron de Kinshasa, des territoires que l’armée, instrument par excellence de sauvegarde de l’intégrité, n’a pas su garder dans les limites de nos frontières.

Aujourd’hui, on observe une ruée vers les élections, avec déjà une bonne poignée de candidats à la présidentielle, dont certains sont de parfaits rigolos et pantins, sans assise, sans programme, donc sans vision, et d’autres n’ont d’atout que leur habileté de prestidigitateur. Mais, bon sang! A-t-on vraiment pris la juste mesure du danger qui guette la nation qui, à force de décliner comme elle l’a fait ces quatre dernières années, peut finir par disparaître. Comme quoi, l’histoire n’est pas que faite pour être lue. Elle peut et doit nous enseigner des leçons.