… Or, comble de surprise, je reconnais l’un de nos ambianceurs familiers du nganda-bar, parmi les chefs coutumiers présents. Tous, y compris lui, affublés d’accoutrements excentriques, avec mélange de vestes en raphia, de pagnes rouges écarlates, de chasse-mouche en poils de chat, de chéchias en peau de porc-épic !
… Un soir, de passage au nganda-bar, pour préparer la Noël et la Bonana, je suis tombé « fare-à -fare » ( comme disent les Kinois) sur le fameux chef coutumier, comme on heurte un épouvantail. Je l’ai à peine reconnu, sans doute parce qu’il s’était délesté de ses atours folkloriques du jour du deuil.
Le chef coutumier-ambianceur m’a alors longuement raconté qu’en réalité, ayant vendu toutes ses terres ancestrales de Kibala, il s’ était retranché, comme la toute dernière chance, dans la toute dernière concession  périphérique, mais au bord du ravin.
La concession, manque de chance, a été emportée par les érosions. Depuis lors, il s’était réfugié dans un coin du nganda-bar. Comme chef coutumier SDF (Sans-Domicile-Fixe).