Editorial de KILEBA POK-A-MES : Les pièges des sièges

Editorial de KILEBA POK-A-MES : Les pièges des sièges

La loi sur la répartition des sièges a entamé son parcours à l’Assemblée nationale dans une contestation et protestation qui ne fléchiront pas de sitôt. Digne de sa réputation d’institution mal conçue et mal née, la CENI n’a pas su de départir de ce parfum malodorant qui lui colle à la peau. Après une opération d’enrôlement des électeurs et une constitution de fichier électoral audité et validé dans un copinage suspect, la centrale électorale a déposé à la chambre basse une mouture toxique qui remet en question la démographie de nos villes et campagnes. A l’aune d’un fatshimètre, la CENI a distribué des sièges, réduisant ici, augmentant là, imposant une cure d’amaigrissement aux circonscriptions du Kwilu, coupant des mains et des têtes à la contestation, grossissant l’estomac dans le Kasai Central. Une arithmétique politico-électorale qui se gausse de la raison et de l’équité mais se perd dans une logique illusoire de conservation de pouvoir, même s’il faut pour cela sacrifier le nécessaire équilibre géopolitique. Conçue pour être une institution d’appui à la démocratie, la CENI a tôt fait de sombrer dans le parti-pris politique en faveur du pouvoir politique et aux dépens de la démocratie elle-même. A chaque cycle électoral depuis 2006, appâtée et envoûtée par le pouvoir politique et celui de l’argent, la centrale électorale est devenue une pondeuse incontinente de lois électorales iniques et ingambes et de répartition de sièges….

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Ce fut le cas de la CENI de Malu Malu, de Ngoy Mulunda, de Corneille Nangaa et aujourd’hui celle de Denis Kadima. Selon que le fatshimètre affichera votre degré d’adhésion au deuxième mandat de Fatshi, l’arithmétique augmentera vos sièges; ou que le même appareil affichera votre résistance à l’idée du deuxième mandat, la météo arithmétique électorale sera orageuse et pluvieuse pour les sièges de votre circonscription. Le très muleliste territoire d’Idiofa l’apprend à ses dépens, amputé qu’il est de son 7ème siège de député national et de ses onzième et dixième sièges de députés provinciaux. La CENI a sa démographie que la démographie ne connaît pas. Vous avez beau être le territoire le plus peuplé du pays après un autre en guerre, votre passé nationaliste vous poursuit et le nombre de vos sièges s’étiole. A l’aune du fatshimètre, les pièges se cachent dans les sièges de la salle des congrès. N’est-ce pas, Citoyen Mboso?

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