Editorial de KILEBA POK-A-MES: Ne pas couler seul ou mourir ensemble

Editorial de KILEBA POK-A-MES: Ne pas couler seul ou mourir ensemble

On l’attendait depuis plusieurs mois, surtout depuis que le ministre de l’Economie avait été viré par l’Assemblée nationale, sans façon, le remaniement du gouvernement est enfin intervenu, bien plus tard.

Deux autres ministres avaient eux aussi rendu le tablier pour suivre leur mandant, Moïse Katumbi dans la conquête du graal alors que d’autres comme Lutundula notamment (qui rempile) estiment qu’ils ont déjà le  pouvoir qui le faisait courir et qu’ils ne remettraient plus à courir.

Une lecture rapide de la composition de l’équipe Sama remanié aurait tendance à ne s’arrêter que sur ce qui est visible, à savoir la présence de Jean-Pierre Bemba, de Vital Kamerhe et de Mbusa Nyamwisi qui ont reçu chacun un maroquin  ministériel.

Et le lieu commun célèbre ces “poids lourds”. Dans un concert de louanges, partisans et courtisans louent la prestidigitation stratégique du maestro Fatshi qui a réussi à accrocher à son arc deux, trois cordes qui vont amplifier la sonorité de sa musique électorale.

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Pourtant à y regarder de plus près, la prise est un simple marquage de terrain pour éviter de couler sur du sable mouvant. Et voici pourquoi. Si son calcul est électoraliste, Tshisekedi peut encore relire sa sociologie politique.

Vouloir s’accrocher Kamerhe lui permet de s’attirer la sympathie de l’électorat du Sud-Kivu largement émietté entre le même Kamerhe et Modeste Bahati dont par ailleurs le parti AFDC est plus tentaculaire dans le pays que l’UNC.

Déjà courtiser à ce prix l’électorat Bashi alors que la Première dame, Denise Nyakeru, à elle seule, peut faire l’affaire, n’est pas preuve d’efficacité tactique.

Un peu plus au dessus, dans le Nord-Kivu, d’avoir misé toutes les forces par la scissiparité de l’espace Nande avec 5 ministres issus du même groupe ethnique, paraît là aussi comme la promotion du marketing ethnique qui  ne sied pas dans la gestion politique de l’espace pluriethnique et multiculturel qu’est la RDC.

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Dans une certaine mesure aussi, Bemba tout en bénéficiant d’une position de préséance au sein du gouvernement, n’échappe pas au nivèlement dans l’espace Equateur où il est désormais jaugé autant que Guy Loando, Jean-Lucien Bussa.

Dans son laboratoire d’analyse prospective, Tshisekedi n’a pas que visé de se faire élire ou re-élire, -c’est selon-, mais il a aussi caché l’arrière-pensée de couler avec ceux qui mangent à sa table et dans sa main mais le toisent encore sans le dire et le croiraient moins aguerri. Une façon de ligoter ses nouveaux  alliés au cas où…