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- mars 7, 2023
Politique-Rdc: Pour forfaiture avérée, Nangaa mérite la prison

n’arrête l’outrecuidance morbide de l’expert ès élections
Ancien président de la CENI, Corneille Nangaa dirige désormais un parti politique dénommée “Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP). La sortie officielle de ce parti politique intervient au lendemain d’une sortie médiatique très tonitruante de celui qui a dirigé la centrale électorale de la fin du règne de Joseph Kabila. Dans une interview à l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, Corneille
Nangaa a notamment déclaré, parlant de la présidentielle de de 2018 : “Grâce à Dieu, j’étais aux premières loges lors de cette alternance. Un accord politique a été conclu et je demeure convaincu qu’il ne faut pas le jeter dans les poubelles de l’histoire, parce qu’il a sauvé le pays d’un possible bain de sang”. Une déclaration qui lui a attiré une volée de bois verts de la coalition Lamuka.
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Celle-ci a aussitôt réclamé l’arrestation immédiate de l’ancien président de la CENI pour “fabrication des résultats des élections”. “Pour nous, il est hors de question de laisser des personnes sans foi ni loi, solder notre pays qui fait déjà face à de nombreux défis, notamment sécuritaires ; défis amplifiés par la CENI de Messieurs Naanga et Basengezi avec la fabrication des résultats lors des élections de 2018.
Et l’aveu de M. Corneille Naanga repris dans l’interview qu’il a accordée au magazine Jeune Afrique vient de confirmer sa forfaiture. De ce fait, nous exigeons du procureur général près la Cour de cassation, maître de l’action publique, de procéder à son arrestation immédiate”, vocifère la coalition Lamuka. Nangaa, accusé dans le pays, d’avoir obéi à la seule volonté de Joseph Kabila pour annoncer des résultats qui ne reflétaient pas la volonté des électeurs, avait privilégié ce fameux accord politique plutôt que les résultats des urnes.
Sur Twitter, après le poste de cette citation de Nangaa par le journaliste Stanis Bujakera, Chantal Moboni, de l’ECiDé de Martin Fayulu a cette réaction corsée : “Okotubela ouvertement! (ndlr vous allez confesser ouvertement). C’est quand la conscience fait son recouvrement forcé, l’homme perd sa paix intérieure et la vérité éclate. De quel salut parle-t-il? C’est plutôt le suicide de la nation”. Plus radical, un autre sur le même fil pense et dit que Corneille Nangaa mérite la prison.
Ce qui serait d’ailleurs, pour soulager la conscience collective, une peine minimale au regard de l’étendue de la fraude orchestrée et organisée par cet homme que la propagande kabiliste avait pourtant présenté comme le plus grand expert électoral dans le pays. Et à l’arrivée, l’expert ès élections a accouché d’un gros monstre et de plusieurs petits monstres aussi bien à l’Assemblée natonale que dans les assemblées provinciales.
Son rapport final déposé à l’Assemblée nationale et passée comme une lettre à la poste, n’a jamais indiqué quel candidat a obtenu combien de voix dans quel bureau. Un cafouillage qui avait permis à Nangaa et ses complices dont Norbert Basengezi Kantintima de placer parents, clients et proches sur la liste des “élus”.
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Ainsi, a-t-on pu retrouver sur la liste des “élus” proclamés le propre parent par alliance de Nangaa déjà décédé plusieurs semaines avant le scrutin mais néanmoins “élu” et même validé par la suite à l’Assemblée nationale avant d’être rattrapé par la justice.
Indécent, le président de la CENI ne se gêna même pas d’aligner sa propre épouse sur la liste des candidats députés provinciaux de la ville de Kinshasa et logiquement, il la nomma, sans coup férir “députée provinciale”. On ne compte pas le nombre de tous ces hommes et femmes de paille que le team Nangaa-Basengezi a fait surgir au Palais du peuple, au mépris des votes populaires exprimés dans le pays.
Et que dire des millions de dollars US que l’expert a empochés par corruption pour obéir à la voix de son maître ou sur les marchés publics surfacturés comme celui de la machine à voter, sans compter d’innombrables avantages indus comme des carrés miniers en ex-Province Orientale ou des acquisitions immobilières somptueuses à Kinshasa.
Le rapport de la CENI présenté à la grande comédie du Palais du peuple fait impasse sur bien des questions dont celle du coût et des résultats obtenus bureau de vote par bureau de vote, aussi bien à la présidentielle qu’aux législatives nationales et provinciales. Mais ironie du sort, c’est cet individu malveillant qui se présente aujourd’hui à la présidentielle à la tête d’un parti de la “dignité du Congo”. Un vrai rigolo, ce Nangaa.
Yongo Datch.