Economie-RDC: Conséquence de la guerre à l’Est : Le Nord-Kivu est au bord de l’asphyxie économique

Les transporteurs rencontrent d’énormes difficultés pour relier le grand et le petit Nord de la province du Nord-Kivu, sur l’axe routier Kiwanja-Goma, depuis l’occupation de Rutshuru par les « rebelles » du M23.

Sur cette route, des véhicules en provenance de Kisangani, Beni, Butembo, Lubero et Kanyabayonga à destination de Goma sont obligés d’emprunter une route de déviation (l’axe Nyanzale) en passant par la localité de Rwindi dans le Parc national des Virunga, avant d’atteindre Kibirizi, Nyanzale, Katsiru dans la chefferie de Buito, puis Mwesso, Kitshanga, ensuite Sake dans le territoire de Masisi pour enfin arriver à Goma. Ces transporteurs parcourent ainsi une distance de près de 200 kilomètres sur une route impraticable.
Selon des sources locales, en cette période de pluie, le tronçon Nyanzale-Katsiru- s’est encore très dégradé, rendant la traversée un vrai casse-tête pour les véhicules. Entre-temps, des passagers (hommes, femmes et enfants) font face à d’énormes difficultés, notamment le manque de nourriture, latrines et d’endroits propices pour passer la nuit. Cette situation a un impact négatif sur l’économie et le social de la province du Nord-Kivu. Les prix des denrées de première nécessité ont doublé, voire triplé, sur les marchés de Goma et environs.
Goma
« Photo droits tiers »
A Bunia, province de l’Ituri, la situation semble être la même avec une centaine de véhicules bloqués depuis plus de deux semaines en attente d’un convoi militaire pour les escorter en Ituri. Les autorités recommandent aux conducteurs des véhicules de la patience, et rassurent qu’une solution est en cours pour leur mouvement.
Des sources locales rapportent que cela fait trois semaines depuis que ces engins, une centaine dont des voitures de transport en commun ainsi que des camions transportant des marchandises sont en stationnement à la barrière de Tenambo à Oicha. Le convoi militaire en provenance de Komanda en Ituri pour les escorter se fait toujours attendre.

Ici, les passagers majoritairement des femmes et enfants, vivent dans une situation critique. « Nous sommes toujours bloqués à Oicha. Ils disent demain peut-être après demain », rapporte un passager fatigué de ces promesses qui se répètent.
LISH MAYANDA.